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le blog de kiria

13 août 2011

LE CORSE ET LE PARISIEN (19)

Quand tout fut fini, Marc reprit ses affaires et parti. Sam le regarda faire sans rien dire et lorsque le jeune corse se retourna une dernière fois, il ferma les yeux.

A partir de cette nuit, Marc et Sam s’évitèrent scrupuleusement, et on ne vit plus Sam s’afficher avec d’autres hommes. Les deux semaines suivantes s’écoulèrent très rapidement et il fut temps pour Claire de rentrer en Corse. La veille au soir, Marc jugea bon de faire une mise au point.

-          Bon Claire, je pense que tu t’en doutes mais on va pas continuer comme ça.

-          Qu’est-ce que tu veux dire ?

-          Fais pas l’autruche comme ça, ça n’aide pas. Tu vas rentrer en Corse, on ne se verra plus avant longtemps et on peut pas dire que de se remettre en couple était une idée merveilleuse.

-          Tu me quittes ?

-          Oui.

 

Elle voulut se défendre, crier, râler, pleurer mais elle n’y parvint pas. Alors elle se contenta de quitter la pièce elle fit ses affaires et parti. Marc se dit qu’il aurait probablement du l’empêcher de partir, surtout à cette heure-ci, ils auraient du en discuter, mais il savait que Claire était très obstinée et qu’il était presque impossible de lui parler quand elle était en colère. Plus tard dans la soirée, il téléphona à Marie et fut rassuré de savoir que Claire s’était réfugiée chez elle, et qu’elle l’accompagnerait à l’aéroport. Il s’excusa auprès de son amie pour le dérangement et sortit de chez lui pour une ballade nocturne.

Il pensa à sa relation avec Claire, et remarqua qu’à Paris, il ne l’avait jamais vu, regardé, ni même écouté comme il avait pu le faire alors qu’ils étaient encore ensemble en Corse. A Paris, il ne l’avait perçu que comme une fille fluette, bavarde, presque dénuée d’intérêt, alors qu’il savait pertinemment que c’était quelqu’un de très intelligent. Il culpabilisa un peu de penser de la sorte, mais rapidement l’image de Sam s’imposa à lui. Quelle relation aurait pu, d’une manière ou d’une autre, lui faire oublier ce qu’il ressentait encore pour Sam ? Aucune. Et Claire peut-être encore moins qu’une autre. Il passa devant le café où il avait croisé Sam quelques jours auparavant. Il regarda par la fenêtre mais ne l’y vit pas alors il passa son chemin.

A quelques rues de là, il se retrouva face à un bar duquel  il pouvait entendre de la musique. Et bizarrement c’était comme s’il se retrouvait face à un tableau, ou plutôt à un film. Un peu comme s’il était projectionniste et qu’il déroulait une bobine en lui infligeant sa propre volonté. Il en était maître et pouvait décider de la couper, de l’arrêter, de sauter des passages ou même de la brûler. Il n’avait jamais ressenti ce genre de sensation, c’était réellement comme si une vitre avait été placé entre lui et la petite porte de ce bar underground. Il avait la sensation qu’il était un inconnu aux yeux de la scène qui se déroulait devant lui, et qu’elle le repoussait pour mieux l’attirer. Une sorte de subtil jeu de séduction s’était installé entre lui et le charme de ce bar dont il ne percevait que ce que sa fine porte laissait échapper.  Il voyait les deux trois fumeurs qui discutaient à côté de l’entrée, il sentait l’air chaud et voyaient cette lueur un peu envoûtante qui s’en dégageaient, promesses d’un instant hors du temps et de l’espace. Il s’avança alors, dépassa les fumeurs et pénétra dans le bar. Des escaliers étroits en colimaçon, puis une vaste cave au plafond bas. L’atmosphère y était étouffante, mais d’une certaine manière rassurante. Etre dans un endroit confiné, clos, sans réelle ouverture sur l’extérieure le faisait se sentir en sécurité. Il s’installa à une petite table basse dans un coin et se laissa sombrer dans son fauteuil. Un groupe de blues jouait à l’autre bout de la salle. Ils avaient un son très particulier, c’était doux, lent, langoureux. Le son emplissait toute la pièce, c’était comme s’il lui donnait de nouveaux contours, la travaillant pour la rendre plus ronde, plus lisse, plus accueillante. Et toutes les personnes présentes se retrouvaient comme dans un cocon, à l’abri des chocs extérieurs. Marc s’y sentait terriblement, il aurait pu rester là sans bouger pendant des heures. Il lui semblait qu’il flottait, puis une sensation moins agréable l’envahit, et ce fut comme s’il était coincé entre deux eaux, et alors il eut la réelle impression d’étouffer, ce fut comme lorsque l’on se réveille en sursaut d’un rêve avec la sensation de tomber. Soudain, il entendait le bruit confus des conversations des gens l’entourant, il sentait l’odeur d’enfermé qui régnait dans la salle, tout perdit sa magie pour prendre une dimension bien plus réelle. Il s’apercevait pour la première fois qu’il était entré dans ce bar du cadre dans lequel il se trouvait vraiment. Il voyait les fils des instruments de musiques, distinguais les mouvements de la bouche du chanteur, tout était devenu si concret qu’il se sentit bien plus fatigué qu’il ne l’était auparavant. Et finalement il se rendit compte qu’on l’appelait. Quelqu’un dans ce lieu inconnu l’appelait par son prénom. Il leva alors la tête en direction de la provenance de cet appel et ne prononça qu’un mot : « Sam ? ».

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3 décembre 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (18)

Il ne restait à Claire plus que deux semaines sur Paris, sachant donc qu’elle ne reverrait pas son cher et tendre pendant un moment, elle était devenue dégoulinante d’amour.

-          Ça en devient écœurant, glissa Marie à l’oreille de Marc un soir qu’elle mangeait avec eux.

-          Et encore tu vis pas avec elle h 24.

-          Dieu merci ! rigola-t-elle. Plus sérieusement, comment tu la supportes ?

Et Marc se contenta de hausser les épaules. Effectivement il ne savait pas comment il faisait. C’était horrible, il n’avait définitivement plus de salle de bain, l’odeur du parfum de Claire était sur tous ses vêtements. Mais ça il savait le supporter car il savait que lorsqu’il croisait Sam à la fac, il le sentait aussi. Sam… l’autre enculé qui osé s’afficher avec un nouveau mec toutes les semaines. Marc avait beau essayer de le prendre avec philosophie à chaque fois qu’il les voyait son cœur faisait un bon et son poing se serrait à s’en faire blanchir les phalanges. Tous il les haïssait, tous ces types qui se permettait de le toucher, et Sam plus encore que les autres, pour se montrer avec eux dans l’unique but de le faire souffrir.

-          Tu devrais aller lui parler, dit Marie alors qu’elle remarqué me regard assassin que Marc lancé à la nouvelle conquête de Sam.

-          Pourquoi ? Il a assez de mecs autour de lui.

-          Tu sais très bien qu’ils ne représentent rien pour Sam.

-          Que se soit une relation amoureuse ou non le dérange visiblement pas tant qu’il peut évacuer sa frustration d’une manière ou d’une autre.

-          Tu deviens de plus en plus bête. Il le fait exprès pour te faire enrager.

-          Faut croire que ça marche.

-          Il fait ça parce qu’il tient encore à toi !

-          Evidemment ! Il se tape tous les gays du campus pour me montrer son amour pour moi, quel romantique !

-          Tu m’énerves. Et elle partit.

Ce jour-là était un des jours où Claire se montrait particulièrement lourde, Marc lui inventa une excuse digne du fameux « le chien a mangé ma copie » pour pouvoir sortir manger à l’extérieur. Seul. Enfin, seul. Ça lui rappelait son arrivée à Paris, ces premiers jours à devoir tout faire seul dans son appart’, le nombre incalculable de plats surgelés qu’il avait réussi à carboniser, sa rencontre avec Marie, puis Sam. Sam… Même s’il se refusait à l’admettre qu’est-ce qu’il pouvait lui manquer ! Quand il était avec Claire, qu’il l’embrassait, il s’imaginer avec lui, de sa main il caresser son visage et lorsqu’il sentait ses cheveux longs s’était la douche froide. Adossé au comptoir du bar dans lequel il était allé, une boule se forma dans sa gorge. Il sentit un courant d’air dans son dos, quelqu’un avait ouvert la porte, et ce quelqu’un avait une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Il se courba et écouta leur conversation. C’était mal ? Tant pis.

-          Pourquoi tu m’as emmené ici, c’est sordide ! dit Sam

-          Parce qu’ici au moins je suis sûr de croiser personne du campus.

-          Ça changerait quoi ?

-          Tu pourrais voir un beau jeune homme qui te regarderait avec insistance et me délaisser pour lui.

-          Des beaux jeunes hommes y’en a pas ici ?

-          Tu viens de dire que c’était sordide, j’ai pas choisi pour rien.

-          Qu’est-ce que tu veux me faire comprendre ?

-          Tu t’es tapé pas mal de mecs ces-derniers temps.

-          Tu m’observes ?

-          Disons que tu te caches pas beaucoup non plus.

-          Je devrais ?

-          Non, mais je ne suis pas dupe. On va passer du bon temps tout les deux, pis on s’oubliera.

-          Enfin un qui comprit, fit Sam apparemment ravi.

Comme il ne les entendait plus et qu’il n’imaginait que trop bien ce qu’il se passait il se retourna. Cet homme avait rejoint Sam de son côté de la table, il l’embrassait et le touchait d’une manière sensuelle. S’en fout trop pour Marc qui se leva d’un bond. Il se dirigea vers leur table et stoppa net devant eux. L’homme n’avait rien remarqué mais Sam lui, le regardait intensément l’air de dire : « tu vois, je n’ai pas besoin de toi, tu n’es rien ». Immédiatement, Marc saisit l’homme par l’épaule, celui-ci se leva.

-          T’as un problème ?

Marc jeta un rapide coup d’œil à Sam et embrassa ce type. Sam était estomaqué, il ne comprenait pas pourquoi il faisait et ne savait encore moins comment réagir. Le mec qui l’accompagnait fut plus rapide :

-          Un plan à trois ? Je dirais pas non, Sam ?

-         

-          Ben alors Sam, fit Marc d’un ton railleur, tu ne voulais pas prendre du bon temps ?

-          Imbécile, tu cherches quoi en faisant ça ?

-          M’amuser.

-          On va chez moi ? dit l’homme.

Ce soir, Pierre, l’homme qui accompagné Sam, fut le plus comblé de tous les hommes, Sam et Marc ne se touchèrent jamais, réservant tout leurs gestes pour lui. Mais jamais il ne réussi à capter un seul de leur regard. Tout en touchant un autre, ils ne se quittèrent pas du regard.

19 octobre 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (17)

après de loooongs mois d'absence je reviens avec un bébé chapitre. Parce que non seulement je n'ai plus trop le temps d'écrire (ou de faire quoi que se soit d'autre pour me changer les idées), mais en plus je n'en ai plus justement des idées....alors bon, faudra pas s'attendre à un nouveau chapitre bientôt, mais comme c'est bientôt les vacances, je vais essayer de m'y remettre =) bonne lecture !

Deux jours après sa réconciliation avec Claire, il buvait tranquillement à un café avec Marie. Il s’’évertuait à tout faire pour ne pas amener son amie sur le sujet de Sam. Il ne voulait pas en parler, ne plus jamais avoir affaire à lui, comme s’il ne l’avait jamais connu. C’était mieux pour eux deux, il en était persuadé. Alors qu’il entamait leur deuxième boisson, Claire les rejoint. En arrivant elle embrassa furtivement Marc, sous le regard éberluée de Marie.

-          Ah vous…vous êtes remis ensemble ? demanda-t-elle presque choquée.

-          Il ne t’avait pas dit ?

-          Apparemment non, lui fit Marc l’air de dire elle est idiote ta question. Depuis deux jours, pour notre plus grand bonheur, ajouta-t-il à l’intention de Marie.

La conversation continua l’air de rien, même si Marc s’était quelque peu rembrunit. Finalement Claire les quitta pour préparer à manger.

-          La parfaite ménagère, ironisa Marie. Elle est pathétique.

-          Arrête, ça lui fait plaisir.

-          Chacun son trip.

-         

-         

-          Quoi ?

-          Tu fais une erreur Marc…

-          Commence pas.

-          Trop tard. Pourquoi tu t’es remis avec elle ?

-          Je l’aime.

-          Ben voyons.

-          Stop, elle m’aurait pas largué quand j’ai déménagé je serais encore avec elle.

-          Et tu serais frustré parce que tu serais ami avec Sam tout en désirant plus ! Frustré à tel point que ton couple avec Claire partirait en cacahuètes, je continue ou tu piges ? Ca s’est pas passé comme ça, et ça n’aurait rien changé ! Comment faut te le dire pour que tu comprennes : tu aimes les hommes !

-          Et les femmes !

-          Si tu veux mais c’est pas le problème. Qu’est-ce que tu fais avec elle franchement ? En plus tu vas plus la faire souffrir qu’autre chose, et tu le sais très bien.

-          Bon j’y vais, je ne veux pas en entendre plus.

-          Si tu continues tu risques de passer ta vie avec un voile devant les yeux. Je t’aurai prévenu.

Mais il était déjà parti. Parce que oui, Sam lui manquait, oui il ne voulait pas de Claire même si, et c’était vrai et sincère, ils s’entendaient très bien et ils étaient un couple disons “idéal“. Il ne voulait pas la quitter, parce qu’aussi dégueulasse que ça puisse paraître elle était sa béquille. S’il se retrouvait tout seul dans son appartement, il se laisserait complètement aller. Et il était clair que Sam ne l’acceptait pas avec ses défauts, et surtout ses faiblesses. C’était si dur de comprendre que d’annoncer comme ça à ses parents, ou a n’importe lequel de ses proches, et Marie à plus forte raison, qu’il était gay était une véritable épreuve pour lui ? Il était mort de peur rien que d’y penser. Et Sam de son côté, ses proches étaient-ils au courant ? N’étaient-ils pas dans le même cas ? N’avait-il pas été confronté aux mêmes angoisses ? Et de toute façon, se dit Marc, toutes ces questions ne servent à rien ! Elles n’effaceront pas leur rupture, elles ne le feraient pas revenir, et c’était qui Sam au fond ? Un imbécile qui n’avait pas su comprendre la personne qu’il aimait. Dans ce cas là, Marc n’avait rien perdu. Non, vraiment rien.

8 mai 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (16)

ok, bon ce chapitre est mini rikiki, si j'ai le temps d'en écrire un autre aujourd'hui je le posterai (ce qui est très peu probable), sinon je le ferai dans le courant de la semaine. Voila, bonne lecture !

Ça faisait cinq jours qu’ils étaient séparés. Marc était retourné à la fac dès le lendemain, lui et Sam s’ignoraient. Marc ne parlait à personne, alors que Sam s’était vite intégré à un groupe. De son côté, Marc se disait qu’il avait de la chance que Claire soit là, comme ça il pensait à autre chose. Et la compagnie de son ex n’était pas désagréable, bien au contraire. Il était heureux de la revoir. Et étonnement l’absence de Sam ne lui pesait pas tant que ça. Marie venait de temps en temps, et ils allaient au club ensembles. Claire en profitait pour essayait de reprendre Marc, après tout il avait bien dit qu’il était bi, elle dansait toujours avec lui. Un soir qu’ils rentraient tous les deux elle lui dit qu’elle avait plutôt mal vécu leur séparation, elle regrettait énormément de l’avoir quitté. Il n’avait pas su quoi répondre. Mais à peine avait-il refermé la porte qu’elle s’était jetait à son cou et l’avait embrassé. Très surprit il ne réagit pas. Elle le lâcha et se rendit dans sa chambre.

Depuis Marc ne savait plus vraiment comment se comporter vis-à-vis d’elle. Il avait bien remarqué qu’elle tentait de se rapprocher à nouveau de lui depuis son arrivée à Paris, mais il s’attendait à ce qu’elle réagisse beaucoup plus mal à l’annonce de sa relation avec Sam. Il avait espéré qu’elle comprendrait mais visiblement non. D’autant plus qu’elle avait en quelque sorte le champ libre, car même si c’était encore dur de se l’avouer, il était célibataire, seul avec ce qui lui restait de souvenir de Sam. Il le voyait encore tous les jours ou presque à la fac, c’était une situation qu’il avait du mal à supporté, et il devait bien avouer que quand il rentrait chez lui il était bien content de retrouver la joie de vivre de Claire. Sa présence dissiper un peu l’absence de Sam. Il en arrivait même à souhaiter de tout son cœur de la retrouver le plus vite possible. Fuir la fac, la vue de Sam, chassé une partie de sa vie, et de lui. Finalement Sam avait raison : il s’assumait tel qu’il était dans le présent, mais dès qu’il était confronté à son passé, qu’il voyait Claire, pensait à ses parents et à son île, il ne pouvait s’imaginer avec Sam, ou un homme en général. Il en avait honte et se disait que sa rupture avec lui était la meilleure chose qui pouvait arriver à son ex-amant, il ne souffrirait plus, et lui non plus. Oui en fin de compte, tout était bien. Très bien. Il ne lui manquait plus qu’un détail : l’amour, qu’il alla chercher une nouvelle fois dans les bras de Claire.

C’était un mardi soir, trois semaines depuis que Claire était là. Marc avait décidé qu’il allait se remettre avec elle. Elle lâcha un « Oh ! » de surprise en le voyant arriver avec un bouquet de roses blanches dans les mains. Elle sourit amoureusement comme elle le faisait si souvent à l’époque. Il se pencha et déposa un baiser papillon sur ses lèvres, les faisant rougir tous les deux. Le soir là, ils firent l’amour, il jouit en pensant à quelqu’un d’autre, et laissa échapper quelques larmes.

1 mai 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (15)

En cours de journée Marie alla voir Sam pour discuter un peu. Elle espérait bien avoir la vraie version de ce qu’il s’était passé ce fameux soir de la pseudo cuite de Marc. Et surtout elle voulait savoir comment ça avait pu dégénérer autant. Elle le retrouva assit sur un banc du campus, elle le rejoint et s’assit près de lui après lui avoir dit bonjour.

-          Tu vas bien ?

-          Parfaitement bien et toi ?

-          Plutôt pas mal, si on oublie que Marc ne se sent pas très bien, et j’aime pas savoir mes amis tristes.

-          Si tu viens pour…

-          Pour rien du tout ! Puisque je ne sais rien du tout. Et pour commencer tu vas me dire ce qui s’est vraiment passé le soir où tu nous as emmenés dans ta boîte.

-          On t’as déjà dit, il avait trop bu

-          Oui je sais tu l’as ramené. Mais tu sais quoi ? Claire m’a appris qu’en fait, il s’était carrément fait frapper par un type. Alors, en réalité ça donne ?

-          Ça te regarde pas.

-          Non, mais je suis très curieuse, et j’apprécie pas qu’on me ment. Qu’est-ce qui s’est passé ? Si tu me dis rien, non seulement je vais m’inquiéter, mais en plus j’irai directement demander à Marc.

-          T’es dégueulasse. Tu veux savoir ? Ben tu vas pas être déçu : il s’est fait violer. Voilà ! J’espère que toi et ta curiosité à deux balles êtes satisfaites. Je suis arrivé juste à temps, pis je l’ai ramené chez lui et je suis resté avec lui parce qu’il avait peur. Si on retournait plus en boîte, c’est aussi parce qu’il avait peur. Tu sais tout, fous moi la paix.

-          Je suis désolée…

-          Tu peux l’être.

-          Je savais pas…

-          M’étonnes. Bon t’as fini là ?

-          Non, mais, vraiment je suis désolée, si j’avais su.

-          Oui mais t’as pas su, alors maintenant c’est bon, arrête, et t’es gentil tu lui en parles pas merci.

-          Non, non bien sûr. Bon, euh… pour rester dans le registre. Qu’est-ce qui se passe entre vous en ce moment ?

-          Strictement rien.

-          Non mais sérieusement il est où le problème ?

-          Y’a pas de problème.

-          Arrête de te foutre de moi, c’est bon là.

-          Marie, t’es une vraie fouille-merde, t’es lourde là.

-          Mais dis-moi, c’est juste à cause de Claire ? Nan mais parc’que c’est quand même idiot.

-          Tu crois ? Désolé mais j’aime pas être avec un mec qui n’assume pas ce qu’il est et qui me fait passer après sa réputation auprès de ses proches. Aussi égoïste que ça puisse paraître, je veux passer avant, tu comprends ?

-          Oui, mais tu pourrais être un peu plus indulgent.

-          J’ai pas envie de perdre mon temps, j’ai cours j’y vais, salut. Il lui fit une bise et s’en alla.

A la fin de ses propres cours, Marie se rendit chez Marc. Elle fut assez surprise de voir Claire lui ouvrir.

-          Tiens, t’es sorti de ta chambre toi ?

-          Oui, ça tombe bien que tu sois là, je vais en profiter pour aller faire deux trois courses.

Elle prit ses clés et fila. Marie entra dans l’appartement. Marc était affalé sur le canapé, il regardait sans vraiment le voir un match de foot.

-          Plus que la canette de bière et tu es le beauf’ parfait ! ironisa-t-elle.

-          Bonjour quand même.

Elle l’ignora et alla éteindre la télé. Bof, de toute façon il détestait le foot.

-          Allez debout ! On sort.

-          J’ai pas envie.

-          Mais tu n’as pas l’choix, allez zou.

Marc se leva en soupirant et se mit debout devant Marie, droit comme un piquet, la regardant de haut.

-          Si tu crois que tu m’impressionnes. Allez, dit-elle en le prenant dans ses bras, t’en fais pas mon grand, il reviendra.

-          Menteuse.

-          On verra, allez va te changer on je t’offre un verre.

Marc prêt, ils quittèrent l’appartement en laissant un mot pour Claire. Ils s’arrêtèrent au café des arts, Marie prit un jus d’orange, et obligea Marc à prendre un café. 

-          T’es pas allé à la fac aujourd’hui ?

-          Non, enfin si. J’ai vu Sam, on a mis les choses aux claires, il m’a rendu mes clés, alors je suis parti.

-          Comment ça mettre les choses aux claires ?

-          C’est fini.

-          Mais pourquoi qu’est-ce qui s’est passé dans les chiottes à la fin ?!

-          Je voulais pas baiser avec lui, et si j’ai bien compris je suis trop égoïste et superficiel pour lui. Alors bon tant pis, il doit avoir raison, il a bien fait de me quitter.

-          Non mais tu t’entends ? C’est sûr que si tu penses de cette façon, alors là oui, il a bien fait de te quitter ! C’est stupide comme raisonnement, et regarde dans quel état tu es !

-          Et que veux-tu que j’y fasse, je vais pas le forcer à rester avec moi !

-          Non c’est vrai. Je trouve ça tellement dommage de se séparer pour aussi peu, c’est bête.

-          Ouais, enfin, c’est que ça ne devait sûrement pas durer encore longtemps de toute façon.

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24 avril 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (14)

Marie et Claire avaient raccompagné Marc chez lui et l’avait aidé à se coucher dans le canapé lit. Il était effondré, c’était la première fois qu’ils se disputaient, et il se rappelait des derniers mots : « j’me casse ! ». Ils lui avaient transpercé la poitrine, il ne se sentait plus capable de rien. Alors que Marie allait partir Claire l’interpella :

-          Je peux venir chez toi ce soir s’il-te-plaît ?

-          Tu plaisantes ?

-          S’il-te-plaît ?

-          Bon écoutes, ton ex est bi, tu l’as quitté…

-          Comment tu le sais ?

-          Tu l’as quitté, désolé de le dire comme ça mais t’arrive un peu tard.

-          C’est pas ça mais…

-          C’est parce qu’il est gay ?

-          J’étais avec lui y’a encore 6 ou7 mois, tu te rends compte ?

-          Alors tu dois savoir que c’est un type bien, le fait qu’il soit gay, ou bi ou n’importe quoi d’autre ne l’a pas beaucoup changé. T’en fais pas, ça fera bizarre deux heures, pis tu les verras ensemble ils sont vraiment mignon. Tu verras quand ils seront réconciliés.

-          Oui mais en attendant, cette nuit je peux pas…

-          Oh ! fais pas la gosse, de toute façon j’ai pas assez de place, allez salut !

Et elle partit, laissant Claire seule avec Marc. Cette-dernière ferma la porte, et courut presque jusqu’à la chambre où elle s’enferma.

Lundi matin, Marc se rendit bon grès mal grès à la fac. Comme lors de leur première rencontre il trouva Sam dans l’entrée. Celui-ci se dirigea vers lui, hautain.

-          Tiens je te rends tes clés.

-          Tu étais où dimanche ?

-          Ben tu sais, les problèmes d’électricités de ma chambre d’étudiant sont réglés alors, j’y suis retourné, normal.

-          Normal. Tu reviens quand ?

-          Je pense qu’on devrait faire une pause.

-          Le mot pause n’amène jamais rien de bien dans un couple hein ?

-          Pas vraiment non. Enfin comme ça t’auras plus de temps à consacrer à ta copine.

-          Arrête avec ça !! je l’ai pas vu depuis samedi elle s’est enfermée dans sa chambre, enfin la mienne.

-          La sienne, la tienne, la vôtre quoi !

-          Tu te fous de ma gueule ! Je t’ai déjà dit que je t’aime, je t’aime toi ! Pas elle ni personne d’autre, juste toi, et tu le sais !

-          J’en suis pas si sûr.

-          Mais…qu’est-ce qu’il te faut de plus ??

-          Que tu sois honnête envers toi-même.

-          Mais je le suis !

-          Et c’est quoi cette histoire de bi alors ? Tu cherches quoi ? A te rassurer, finalement t’es pas pédé à 100%.

-          Mais pourquoi tu me provoques comme ça ?

-          J’ai tord peut être ?

-          Oui, et tu devrais arrêter avant que je le prenne mal.

-          Oh, parce que moi je n’ai pas pris mal que tu me caches ? Au fond je suis genre ta maîtresse ?

-          Tu veux vraiment savoir ce qui me fait penser que je suis pas si homo que ça ? C’est tout ce que tu veux savoir ?

-          Entre autre.

-          Tu sais quand je dansais avec Claire, ça faisait longtemps que j’avais pris une femme dans mes bras et si veux tout savoir, je trouvais pas ça si désagréable que ça ! Content, t’as eu ce que tu voulais ?

-          Et même plus, ciao !

Pour Sam, comme pour Marc c’était la goutte d’eau. Sam s’étant dirigé vers l’amphithéâtre Marc décida de rentrer chez lui. Le voir aurait était trop dur, et il ne voulait pas en arriver à le détester. La façon qu’il avait de le provoquer et de le remettre en cause l’insupportait.

En rentrant chez lui il croisa Claire qui sortait de la salle de bain :

-          Salut…

-         

-          Claire, attend ! S’il-te-plaît arrête de faire la tête maintenant, c’est assez dur comme ça crois-moi.

-          Et pour moi c’est pas dur peut être ?

-          Je te rappelle quand même que tu m’as quitté.

-          Et je me fais engueuler en plus ?

-          Non, mais non ! Bon, tu veux du café ?

-          …ouais, je veux bien.

Ils s’assirent autour de la table, face à face. Le silence était lourd, aucuns des deux n’arrivaient à franchir le premier pas. Enfin elle se lança sans pour autant aller au bout de sa phrase :

-          Alors tu es…

-          Homo ?

-          Oui.

-          Non. Enfin, plutôt bi je pense, mais ça ne change pas grand-chose…

-          Et tu le sais depuis quand ?

-          Depuis Sam, mais bon tu vois bien, ça ne me réussit pas.

-         

-         

-          Je sais pas quoi te dire. Je suis pas homophobe, loin de là, mais ça me fait bizarre. Y’a pas si longtemps on était ensembles et on était plutôt bien tous les deux non ?

-          Ouais.

-          Ou alors je n’étais pas assez bien, j’ai fait quelque chose de mal pour que tu changes autant, j’ai forcément…

-          Mais arrête, arrête. Encore une fois, c’est toi qui m’as quitté, si tu avais quelque chose de mal, c’est moi qui serait parti, ça c’est pas passé comme alors arrête. Pis j’arrive pas à croire qu’une fille aussi intelligente que toi puisse penser des trucs aussi idiots. Nan franchement c’est n’importe quoi.

-          Je suis désolée, ajouta-t-elle après un long moment de silence.

-          De quoi ?

-          Apparemment c’est de ma faute si vous vous êtes fâchés. Je suis désolée.

-          C’est pas ta faute, c’est la mienne. J’ai voulu éviter un scandale et j’en ai déclenché un autre.

-          Qu’est-ce qui s’est passé ?

-          Ça t’intéresse vraiment ?

-          Je poserais pas la question sinon.

-          J’ai pas voulu te dire que Sam et moi on était ensemble. Il m’avait prévenu que je ne devrais pas te mentir, Marie aussi, mais j’avais la trouille. D’une parce que j’avais peur que tu t’enfermes (elle rougit a ces mots), et que ça remonte jusqu’à mes parents.

-          T’inquiètes, je serai une tombe.

-          Merci. Pis bon, du coup on a du rester éloigner pendant une semaine, c’est pas long mais assez frustrant quand on se voit et qu’on peut pas agir librement. Alors quand il m’a accompagné aux toilettes samedi soir, il a voulu en profiter mais je voulais pas. ça me rappelait de mauvais souvenirs, bref. Il a profité de mon refus pour me faire remarquer mon égoïsme etc. …

-          C’est stupide, désolé mais c’est vraiment idiot.

-          Ouais, mais c’est comme ça alors. Il m’a rendu les clés tout à l’heure. J’ai bien l’impression que c’est fini.

Le fait de le dire à voix haute lui fit prendre conscience de la réalité : c’était bel et bien fini. Fini. Il décida d’arrêter d’ignorer le nœud qu’il avait dans la gorge depuis le matin et se laissa aller à pleurer. Claire, qui savait qu’elle devrait bien s’y faire, se leva, se plaça derrière lui et l’enlaça tendrement.

17 avril 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (13)

Ils étaient donc tous quatre devant l’entrée du club où Marc et Marie s’étaient rencontrés, mais l’ambiance n’était pas vraiment à la fête. Marc, même s’il essayait de le cacher, sentait la peur monter peu à peu en lui au fur et à mesure que la musique se faisait entendre. Sam le voyait bien est était anxieux lui aussi, en plus, c’était un club hétéros, et surtout il y avait Claire, il ne pourrait donc pas être aussi proche de son amant que se qu’il aurait souhaité, ce qui était loin de le rassurer. Marie, toujours égale à elle-même, était joyeuse, même si elle aussi, ressentait la gêne des deux garçons. Seule Claire ne semblait rien remarqué du tout.

Une fois dans la salle, Marc se rapprocha le plus près possible de Sam. Il remercia muettement Marie d’entrainait Claire sur la piste, occasion pour les deux hommes d’être tranquilles un petit moment. Ils allèrent au bar et commandèrent à boire. Marc se retourna alors vers la piste, bien que son geste fût nonchalant on voyait à ses yeux fuyants qu’il guettait le moindre danger. Il sursauta quand Sam se rapprocha de lui au point de le toucher. Il le regarda l’air désolé et lui dit à l’oreille : « Ne t’en fais pas, je suis là », et il lui fit doucement la bise. Claire qui les observait depuis la piste de danse réussit à interrompre Marie pour lui demander :

-          Ils sont très proches Marc et Sam, tu trouves pas ?

-          Ouais ! Tant mieux, on se sent vite seul dans une grande ville.

-          Oui mais tu penses pas que… ?

-          Qu’est-ce que tu dis ? dit-elle plus fort.

-          Je dis, tu trouves pas qu’ils sont quand même très proches ?

-          Oh ! moi tu sais… lâcha-t-elle l’air de rien mais gênée car pas habituée à mentir.

Heureusement la réponse évasive de Marie sembla la satisfaire. Elle laissa tomber se disant qu’après une semaine de vie commune avec les garçons elle aurait remarqué s’il y avait eu entre eux plus que de l’amitié, et de toute façon Marc n’était pas gay !

Un peu plus tard dans la soirée, Marc et Sam avaient fini par rejoindre les filles sur la piste. Claire dansait avec son ancien petit ami, sous les regards noirs de Sam dansant avec Marie. Cette-dernière lui dit de ne pas s’inquiéter, il ne risquait rien. Mais Marc avait l’ai de vraiment s’amuser avec Claire, il avait perdu l’habitude de danser avec une fille, d’être avec une fille tout simplement, et il était heureux de retrouver cette douceur et cette impression de légèreté qu’il n’éprouvait pas avec Sam. Ce qu’il ressentait avec lui, et sûrement avec les hommes en général, s’apparenté plus à une tension brute, qui l’électrocutait de part en part. C’était doux aussi, bien sûr, mais plus vif. Et dieu, qu’il aimait ça ! A ce contact féminin qui lui plaisait encore il s’interrogeait sur sa sexualité. Etait-il vraiment homo ? A cet instant il aurait plutôt dit bi. Pourtant il ne regardait plus les femmes, du tout. Mais la réponse était évidente, qu’il soit bi ou homo, il aimait Sam, de tout son cœur, et il était heureux avec lui. D’ailleurs il commençait à culpabiliser : il n’avait toujours pas dit la vérité à Claire, et comme l’avait prévenu Sam, il s’engluait dans son mensonge, incapable d’en sortir et affligeant ça à Sam. Il ne s’était quasiment plus retrouver, ni toucher. Et l’envie ne manquait pas. C’était décidé, en rentrant il demanderait à Sam de lui faire l’amour. Et peu importe si Claire les entendait et les surprenait, au moins les choses seraient claires. Ce serait un peu brutal, mais assez direct pour qu’elle comprenne vite.

Aussi stupide que cela puisse paraître, au cours de la soirée Marc eu envie d’aller aux toilettes, et il se sentit vraiment bête quand il demanda à Sam de l’accompagner. Il avait peur, il ne voulait se retrouver seul pour rien au monde. Sam le prit par la main et l’entraîna à sa suite. Geste qui n’échappa pas aux filles :

-          Tu trouves toujours pas qu’ils sont quand même très proches ? insista Claire

-          Bof, après tout si ils veulent aller aux toilettes ensemble…

-          C’est sûrement à cause de l’agression de Marc, il doit avoir peur, finalement je comprends.

-          Attends la, quelle agression ?

-          T’es pas au courant ? Un taré à agressé Marc parce qu’il croyait qu’il lui avait pris son verre ou un truc du genre.

-          Ah ouais, nan perso j’ai eu droit à la version : ouais, j’étais bourré, heureusement Sam m’a ramené etc etc…

-          Ils voulaient surement pas t’inquiéter.

-          M’ouais, fit Marie pas convainque du tout et suspicieuse.

Cinq minutes plus tard Sam se retrouvait adossé à une porte attendant Marc. Quand il sorti, Sam se pencha un peu pour l’embrasser, Marc lui répondit sans conviction, l’envie n’y était pas. Pas là, pas en boîte, pas dans des toilettes sordides, ça lui rappelait son viol, ça le dégoutait. Le soir, chez eux, autant qu’il voulait, mais pitié, pas là. Un peu surprit Sam lui demanda :

-          On est dans des toilettes pour hommes, Claire de risque pas débouler, tu vas qu’on en profite ?

-          C’est que…

-          S’il-te-plaît, ça fait une semaine…

En prononçant ses paroles, il s’était rapproché et avait poussé Marc dans un toilette et avait fermé la porte à clé. « Je t’en prie » dit-il en se collant à lui tout en l’embrassant dans le cou.

-          Non, je…

-          Allez…

-          Non, arrête, pas là… je t’en supplie arrête, ARRETE ! cria Marc en le repoussant si violement que Sam se prit la porte et tomba. Pardon je suis  désolé Sam, mais pas là, pas comme ça, excuses moi mais…

-          Mais quoi ?? il est où le problème ? Y’a pas Claire, y’a personne d’ailleurs !! Ecoutes, je veux bien que t’es peur et tout ce que tu veux, mais ça fait longtemps maintenant, et merde c’est moi quoi ! MOI ! Pas un pervers, ni un connard, moi Marc, moi. Tu te rappelles ? Ton amant ! Tu sais, comme les gens qui s’aiment, qui se font confiance. Oh et puis me regarde pas comme ça. Pis je peux savoir pourquoi t’as toujours rien dit à Claire ? De quoi t’as peur, qu’elle te bouffe ? Ca commence à être lourd comme situation !

-          Non mais tu penses un peu à moi dans ton calcul ? Alors premièrement, OUI j’ai peur, ça me dégoûte de faire l’amour dans un endroit pareil, j’ai bien l’droit non ? Et t’y as sûrement pas pensé, mais si Claire est au courant, ça va sûrement finir par remonté jusqu’à mes parents, et honnêtement j’en ai pas envie.

-          T’as, raison, garde tes parents à l’abri de ton homosexualité, ça se trouve c’est même contagieux ! Mais va, va avec ta pute de copine joué au parfait hétéro comme il faut, après tout tu seras pas l’premier !

-          Nan mais tu te rends compte de ce que tu dis ?? Déjà je suis pas gay, mais bi ok ?

-          Ah ! c’est nouveau ça !

-          Et si je suis avec toi c’est que je t’aime, s’il y a une chose que tu ne peux pas remettre en doute c’est ça, compris ?

-          Et tu crois pouvoir m’ordonner et me forcer à te croire quand tu me dis je t’aime ? Mais tu rêves, et pas qu’un peu ! Et dans le genre égoïste t’es pas mal non plus ! A cause de qui on doit faire gaffe au moindre geste depuis qu’elle est là ? C’est pas de ma faute, si t’assumes pas, mais franchement c’est pas mon genre de me planquer, je déteste ça ! Tiens tu sais quoi ? Je vais aller la voir ta copine, pis j’vais tout lui dire, ça te facilitera les choses, non ?

-          Tu vas pas me faire ça ?!

-          J’vais m’gêner !

Sur ce il quitta la pièce et rejoint les filles poursuivit par Marc paniqué.

-          Claire, je suis gay, je sors avec Marc, il paraît qu’il est bi. Mais soyons franc, depuis que t’es là c’est l’enfer, alors j’me casse amusez vous bien !

Et il partit, laissant les deux jeunes femmes sous le choc, Marc en pleures. Il quitta le club et s’éloigna à grands pas. Marc lui courait toujours après en le suppliant de l’attendre, mais il l’ignorait complètement. Il finit par s’arrêter hors d’haleine, les sanglots n’aidant pas. Il fut vite rejoint par Marie, essoufflée, qui le prit dans ses bras. A quelques mètres derrière eux restait Claire, qui avait suivi sans vraiment savoir pourquoi.

12 avril 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (12)

Un matin, une semaine après l’arrivée de Claire, alors qu’ils se réveillaient toujours enlacés :

-          Bonjour mon amour… fit l’un.

-          Coucou mon chéri… fit l’autre.

Ils allèrent s’embrasser lorsqu’une voix féminine se fit entendre :

-          Et ben ! Vous avez dû avoir froid pour vous rapprocher autant !

Aussitôt ils s’écartèrent, ils regardaient leurs pieds en rougissant, comme deux gamins prit en faute.

-          Faîtes pas cette tête, déjà en corse Marc avait l’habitude de jouer les pédés avec ses amis ! Alors ça m’étonne plus, lança-t-elle en rentrant dans la cuisine.

-          Alors comme ça tu jouais les pédés ? Mais ça mérite une punition ! dit-il en allant lui mordre furtivement la lèvre.

Marc rigola doucement et ils rejoignirent Claire pour déjeuner.

-          C’est samedi, tu veux faire quelque chose de particulier ? demanda Marc

-          Monter sur la tour Eiffel ! ou aller au Pompidou !

-          Ok va pour le Pompidou, fit Sam, surtout qu’on est déjà allé à la tour Eiffel…

-          Ah tu viens aussi ? fit la jeune femme dont les mots avaient dépassé la pensée, en effet, depuis qu’elle était arrivée elle tentait désespérément de récupérer Marc, qui lui avait manqué plus que ce qu’elle n’osait se l’avouer. Mais sans succès, elle avait même l’impression que lui et Sam s’échangeaient des mots doux, mais elle ne voulait pas y croire.

-          …oui… lui répondit-il en la regardant comme une ahurie.

-          C’est cool ! se rattrapa-t-elle tant bien que mal. Et vous faîtes quoi d’habitude le samedi soir ?

-          Je peux répondre franchement … ? fit Sam en sourire lubrique se dessinant sur son visage.

-          Rien en particulier, le coupa Marc en lui plaquant une main sur la bouche, et de toute façon c’est toi qui vient en “touriste“, alors choisit ce qu’il te ferait plaisir.

-          Vous devez bien connaître une boîte sympa non ? répondit-elle en décidant d’ignorer Sam.

-         

-         

-          Non ?

-          On peut demander à Marie si elle en connait des plus…softs ? tenta Marc

-          Non, et tu sais très bien qu’elle n’a pas changé d’adresse depuis ce soir là.

-         

-          Vous pouvez m’expliquer ?

-          Disons que je me suis fait agressé par un gars qui croyait que je lui avais prit son verre… Il était cinglé. Heureusement que Sam était là. alors bon, depuis on va plus trop en boîte.

-          Mais tu m’as rien dit dans tes mails ! C’était pas grave au moins ?

-          Non, t’inquiètes ! Bon, on demandera à Marie si elle en connaît d’autres, c’est à peu près sûr.

Ils finirent de déjeuner en écoutant Claire parler de tout et de rien. Marc avait l’impression que plus elle parlait plus elle s’enfonçait dans l’estime de Sam. Ca l’amusait gentiment mais il avait peur que Claire ne les surprenne. En effet, depuis qu’elle était là, elle avait failli découvrir leur secret plus d’une fois. Une en particulier était mémorable : elle était partie un jour où ils n’avaient pas cours. Ils avaient donc décidé d’en profiter. Ils étaient tous les deux dans la douche dans une position plutôt…compromettante, quand elle ouvrit la porte en disant joyeusement : « Salut les gars, ils m’ont libérés plus tôt alors je vous rapporte du chinois ! ». Aussitôt Marc fit tourner le robinet et ils furent aspergés d’eau glaciale. Sam bondit hors de la baignoire, se noua une serviette autour de la taille, se barbouilla vite fait de mousse à raser mais se coupa une ou deux fois dans sa précipitation. Claire, qui avait posé les plats dans la cuisine, entendit des jurons et des grands éclats de rires s’élevant de la salle de bain. « Et ben je vois qu’on s’amuse bien ici ! » déclara-t-elle en entrant. Elle découvrit un Marc dont seule la tête dépassait du rideau de douche, rigolant comme c’est pas permis, en répétant « il s’est coupé le con ! ». Claire était partie en levant les yeux au ciel pour mettre la table. Ce jour-là Sam fit la tête toute la journée alors que Marc partait dans des fous rires incontrôlables.

Marc sourit en y repensant, même si la situation n’avait rien de comique, Sam commençait à avoir du mal à supporter Claire, qui, le ressentant, préférait l’ignorer. Il régnait une atmosphère plutôt tendue dans le petit appartement. En plus, Sam ne ratait pas une occasion pour lui rappeler son mensonge, mettant Marc de plus en plus mal à l’aise. Car après avoir réfléchi sur le sujet, non seulement il ne se voyait pas du tout l’avouer à Claire, mais en plus il s’était dit que si Claire le savait, ça finirait par remonter jusqu’à ses parents, et ça il le craignait plus que tout. Il le prendrait mal, c’était sûr. Non pas qu’ils ne soient pas ouverts d’esprit, mais ils risquaient d’être un peu plus restreints s’il s’agissait de leur fils. C’est pourquoi il faisait tout pour retarder au plus tard le moment fatidique, au grand damne de Sam, et de Marie qui l’approuvait. Enfin pour le moment ce qu’il redoutait c’était la perspective d’une soirée en boîte. Il se disait qu’il pourrait toujours se rendre au club de sa rencontre avec Marie, c’était hétéro, il ne risquait, a priori, aucune attaque de ce style. Malgré ses pensées “rassurantes“, il y songea toute la journée, et le soir arriva bien plus vite que ce qu’il n’avait espéré.

12 avril 2010

LE CORSE ET LE PARISIEN (11)

Le jour de l’arrivée de Claire, il avait amené Sam avec lui, pas vraiment le choix en même temps, et Marie, il s’était dit que la présence d’une autre fille détendrait l’atmosphère. Il ne savait pas encore à quel point il avait bien fait !

Au hall d’arrivée 3, Claire poussait avec difficulté un chariot bien chargé. Elle avait en tout 3 valises, dont une pleine de cadeaux pour Marc de toute la famille, les amis, le village… Elle avait accepté de tout trimballer mais qu’est-ce que c’était lourd !! Enfin elle aperçut Marc. Elle lui fit de grands signes auxquels il répondit avec le sourire avant de se détourner vers deux autres personnes : un gars à l’air sombre, et une fille radieuse. « Sa nouvelle copine ? » se demanda-t-elle avec surprise.

-          Salut dit-il en lui faisant la bise.

-          Bonjour.

-          Alors je te présente voici Sam…

-          Bonjour, se contenta-t-il de dire froidement en lui tendant la main.

-          …et Marie.

-          Salut ! lança-t-elle en se jetant sur elle.

-          … enchantée… leur répondit Claire éberluée.

-          On est parti ? fit Marc. Sam tu te rappelles où j’ai garé la voiture ?

Et ils se dirigèrent vers le parking, Marc ayant prit le chariot de Claire, qui répondait tant bien que mal aux questions que Marie débitait à une vitesse folle.

Arrivé chez Marc ils posèrent les affaires de la nouvelle arrivée et commandèrent des pizzas. La soirée se passa bien, même si Sam regardait Claire d’un œil noir. Cette-dernière semblait s’entendre à merveille avec Marie, ce qui fit plaisir et rassura Marc. Quand il vit que Claire commençait à fatiguer il dit :

-          Bon, j’ai pas de chambre d’ami alors je te laisse la mienne, on dormira sur le clic-clac.

-          Ah tu restes dormir Marie ? fit-elle un peu déçue de confirmer ce qu’elle soupçonnait.

-          Ben…tu veux Marie ? l’interrogea Marc.

-          Non, je pense que Claire préférera avoir un lit pour elle toute seule après son voyage ! Salut la compagnie ! et elle s’éclipsa non sans un dernier clin d’œil.

-          Aaaah, c’est Sam qui reste ! J’avais cru que … bref ! Vous vivez ensemble ?

-          On peut dire…avait commencé Sam avant d’être coupé

-          Sam à quelques problèmes avec sa chambre d’étudiant en ce moment, pas vrai ?

-          …ouais, des problèmes…

-          Pas trop embêtant ? s’inquiéta Claire

-          Oh non, un p’tit problème d’électricité.

-          Ok. Bon ben merci, bonne nuit les garçons, et elle parti à son tour.

Marc déplia son canapé et ils s’y installèrent tous deux, le corse collé au dos du parisien.

-          Pourquoi tu lui as pas dit pour nous ? fit Sam.

-          Tu penses pas que si je luis avais dit que j’étais homo elle aurait réagi bizarre ?

-          Et pourquoi ?

-          On était ensemble y’a pas six mois !

-          Peut être, mais maintenant se sera plus dur pour lui dire. Tu vas t’enfoncer dans ton mensonge, et moi avec !

-          Ecoute, elle a fait un long voyage, elle devait être crevée, je te promets de lui dire à la première occasion, ok ?

-         

-          Ok ?

-          …mouais…

-          Allez…fais-moi un bisou !

-          Je sais pas … tu le mérites ?

-          Oui !

-          Ils s’embrassèrent tendrement et s’endormirent sereins.  

29 août 2009

LE CORSE ET LE PARISIEN (10)

Marc rejoignit Sam dans l’amphithéâtre. Il s’assit à côté de lui et l’embrassa furtivement, se fichant bien des éventuels regards portaient sur eux.

-          J’étais triste que tu ne sois pas là à mon réveil…

-          C’est pas de ma faute si tu dors plus qu’une marmotte ! lui répondit Sam en rigolant.

Et le cours commença.

-          On fait quelque chose ce soir ?  demanda Sam en sortant de la salle

-          Pourquoi pas ? Tu…tu veux retourner en boîte gay ?

-          Hors de question !!

-          Que fait-on alors ? demanda Marc en cachant tant bien que mal son soulagement.

-          Que dirais tu de voir Marie ? Pour lui annoncer la nouvelle ? Tu n’imagines pas ce que ça lui ferait plaisir !

-          Ah bon ? fit-il hésitant. Tu en es sûr ?

Le corse doutait affreusement que leur amie soit si réjouit à l’annonce de leur couple, n’avaient-ils pas entretenu une relation plutôt…intime tous les deux ? N’allait-elle pas être vexée ? triste ? gênée ? C’est le cœur remplit d’appréhension qu’il la retrouva avec Sam le soir même à la pizzeria d’un cinéma.

-          Salut vous deux !! leur lança-t-elle à leur arrivée. Vous allez bien ?

-          Très bien et toi ? répondit Sam en lui faisant la bise.

-          Super ! Vous savez déjà ce que vous voulez voir ??

-          Non, on te laissera choisir !

-          Très bien, que diriez-vous de Bruno ? leur fit-elle avec un regard plein de sous-entendus.

-          C’est très bas ça Marie ! railla Sam

-          Yaaaa !!! j’en étais sûre !! Alors ça y est ça y est ???? demanda-t-elle hystérique.

-          Oui, déclara simplement Sam avec un regard entendu.

-          C’est génial !!! hurla-t-elle encore en se jetant des ses bras.

Marc avait suivit la scène avec un grand étonnement. Il n’avait pas osé regarder Marie dans les yeux au début, puis il avait rougit à l’annonce du film qu’elle avait choisit, et il regardait maintenant son amant et sa meilleure amie se serrer dans les bras en riant.

-          Euh…fit-il pour leur rappeler sa présence.

-          Ah oui, euh, comment dire, Marie était au courant de mes sentiments pour toi avant toi justement.

-          Oui !! Et c’est aussi grâce à moi que votre relation à avancer !! dit-elle fièrement

-          Pardon ? dit Marc interloqué.

-          Sam hésitait à nous emmener en boîte gay, alors je lui ai dit que ça te dérangerai sûrement pas. Et heureusement que j’ai pu le convaincre, sans cette soirée je n’imagine même pas où vous en seriez !

-          Marie, l’interrompit Sam, on parle plus de boîte gay d’accord, il devait son intervention au subit assombrissement de Marc à l’évocation de cette soirée.

-          Ah…mais je…

-          Marie !

-          Si tu y tiens ! dit-elle en lui lançant un regard signifiant qu’elle n’en avait pas fini. Bon, on va manger sinon on sera pas à l’heure pour la séance !

-          Ok, mais tu tiens vraiment à aller voir Bruno ? demanda Marc qui se manifestait pour la première fois de la soirée.

Ils éclatèrent de rire et rentrèrent heureux dans la pizzeria.

****

A la sortie de la salle de cinéma, Marc ralluma son portable et vit que Claire avait essayé de l’appeler. Il s’excusa auprès de Sam et Marie, s’éloigna un peu :

-          Allô ?

-          Allô Claire, c’est Marc, qu’est-ce qui se passe ?

-          Ah oui, je voulais te dire qu’ils ont un problème à l’aéroport, alors j’arriverai deux jours plus tard, c’est embêtant ?

-          Non, pas du tout ! A dans une semaine donc ?

-          C’est ça, bisous !

-          Bisous !

-          C’était qui ? demanda Sam lorsqu’il revint vers eux

-          Claire.

-          Ah ! C’est qui ?

-          Mon ex.

-          Oh ! fit Sam en se rembrunissant. Et elle voulait quoi ?

-          Elle va faire un stage d’un mois à Paris, alors je vais l’héberger pendant cette période.

-          Je vois… Bon on y va ?

-          Oui, répondit précipitamment Marie. Je crois qu’il est jaloux, chuchota-t-elle à l’oreille de Marc en passant près de lui.

-          J’ai vu ça…dit-il plus amusé qu’inquiet.

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