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le blog de kiria
28 février 2009

prisonnier (5)

            Le lendemain matin lorsque je me réveillai, je le vis qui m’observait, un grand sourire aux lèvres.

-       Tu es beau quand tu dors.

-       Et toi quand tu souris, lui répondis-je en l’embrassant.

-       Je… enfin hier… c’était bien, dit-il en rougissant.

-       Hm, magique.

-       Demain c’est la rentrée… déclara-t-il en perdant son superbe sourire

-       Ouais. Pas besoin de faire cette tête d’enterrement pour autant, qu’est-ce qu’il y a ?

-       Ben… comment ça va être ? Je suis “l’intello de base“, toi le chaud lapin du lycée, je suppose que te voir avec moi…

-       Stop ! Qu’est-ce que tu crois, que j’ai honte de toi, que je vais t’éviter, ou te larguer ??

-       Non, mais, ça va vite t’embêter d’être avec moi et tu…

-       Et je quoi ? le coupai-je sévèrement. Tu te fais du souci pour rien ! Ne t’inquiètes pas, je veux pas, et je ne vais pas, te laisser tomber pour les abrutis du lycée. Je t’aime, tu comprends ça ?

-       Oui, moi aussi je t’aime, conclut-il en retrouvant son sourire.

Il rentra chez lui dans l’après-midi et nous nous retrouvâmes le lendemain matin, le jour de la rentrée.

-       Bonjour, me dit-il distant quand il me vit

-       Et t’espères t’en tirer comme ça ? lui lançai-je moqueur

Je m’approchai de lui à grands pas et l’embrassai à pleine bouche. Tout le monde nous regardait, choqué. Je le pris par la main et nous nous rendîmes en cours. Il ne lâchait pas le sol des yeux, moi je regardais loin de moi, très fier. Je m’assis à sa table en cours et nous nous quittèrent pour les cours de langue. A la récré je me rendais en salle de perm, il était à sa table habituelle, il avait déjà sorti son livre. Je saluai tous mes amis et allait le rejoindre sous le regard stupéfait de mon assemblée. Il baissa son livre, je déposai mes lèvres sur les siennes et il replongea aussitôt dans son bouquin, rouge jusqu’aux oreilles. Je lui demandai étonné :

-       Qu’est-ce qu’il y a ?

-       Ça me gêne…t’as vu comme il nous regarde ?

-       On s’en fout !

-       Ça fait un peu peur quand même.

-       Tu t’y habitueras tu verras ! Et ça te dit que…

-       Oh ! tu fais quoi la ? me coupa un des gars du groupe

-       Je parle ça se voit pas ? Je reviens, dis-je avant de me diriger vers les autres. Y’a un problème ?

-       Ben, vous êtes ensemble ? questionna un

-       Oui, et alors ?

-       D’accord il est mieux les cheveux comme ça et les lentilles c’était bien vu, mais…

-       Mais quoi ? m’emportai-je

-       Ben c’est LUI quoi ! j comprends pas, et pis d’habitude tu couche avec et tu le jette et là…

-       Je l’aime c’est si grave à vos yeux ?

-      

-       Pff, vous êtes pitoyables ! Vous êtes jaloux ou quoi ?

-       T’es vraiment con !

-       Je me fiche de ce qu’un imbécile comme toi pense de moi ! Mais vous avez pas intérêt à l’approcher c’est clair ? criai-je menaçant.

Je me retournai et tendis la main, il me rejoint, s’en saisit et nous partîmes, laissant les autres complètement sonné.

-       Tu n’aurais pas dû faire ça, dit-il soucieux.

-       Pardon ? criai-je presque, interloqué.

-       Ce sont tes amis ! Tu n’aurais pas dû te disputer avec eux pour moi…

-       Ce sont des amis, et toi tu es MON copain, s’il ne l’accepte pas tant pis pour eux ! C’est d’accord ?

-       Hm.

Et on n’en reparla plus. Je ne comprenais pas sa réaction, il était tout pour moi, n’était-ce pas réciproque ? Dans ma situation aurait-il préféré ses amis ? J’étais assailli par ce genre de questions douloureuses, mais je faisais en sorte qu’il ne le remarque pas. Il devenait de plus en plus distant, refusait presque toujours mes propositions de sorties. On se prenait la tête pour rien, il pouvait m’ignorer pendant des jours ! Il ne parlait plus, se contentant de m’écouter. Je remarquais aussi qu’il avait maigri, il ne souriait presque plus. Je m’inquiétais énormément, je n’arrivais pas à trouver ce qui clochait. Je me sentais de plus en plus mal à l’aise quand il était là, comme oppressé. Pour ne rien arranger j’étais devenu le bouc-émissaire de mes “amis“, pour être honnête je m’en foutais royalement. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Il s’en sentait d’autant plus mal, comme si c’était lui qu’ils insultaient. J’essayais de le rassurer mais rien n’y fit.

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