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le blog de kiria
28 février 2009

prisonnier (6)

Finalement les vacances arrivèrent. Nous reprîmes nos habitudes. Nous retournions au cinéma, et il revenait dormir chez moi. On fit l’amour deux fois, à chaque fois qu’on avait fini je voyais quelques larmes s’échappaient de ses yeux. Je préférais ne rien dire de peur d’aggraver les choses. A la troisième fois, il m’arrêta et nous n’eûmes quasiment plus aucuns rapports physiques, aussi insignifiant soit-il. Il passait beaucoup de temps chez moi. Il lisait, je somnolais sur son épaule. Parfois, il lui arrivait de pleurer au beau milieu de sa lecture. Ces crises me sortaient de ma torpeur, je le prenais alors dans mes bras et le berçais, dans ces moments là il s’agrippait à mon pull comme à une bouée de sauvetage et il me disait des « je t’aime » désespérés.

            Au moment de la rentrée ce fut pire que tout ! Il était extrêmement pâle, il mangeait mais tellement peu ! Les autres, voyant son état et mon désespoir, nous oublièrent, certains revinrent même me parler. Ceux-là devinrent même de proches amis. Quand il ne pouvait être avec moi, je sortais avec eux. Ils me rendirent le sourire et me redonnèrent envie de m’amuser. J’étais jeune, enfin, un peu plus que maintenant  vous m’avez compris, et il devint vite un poids. J'étais prisonnier de son humeur, de lui en entier.  Il ne s’ouvrait pas, il ne me disait rien, je ne savais plus quoi faire pour l’aider, pour sauver notre couple aussi… Un jour que je lui demandais une nouvelle fois ce qui n’allait pas j’explosai :

-       Tu ne veux toujours rien dire ? Laisse-moi être honnête avec toi, j’en ai marre ! dis-je en hurlant presque la fin de la phrase. Tu ne parles plus, tu ne ris plus, tu ne manges quasiment plus. Je ne peux plus te toucher, même t’embrasser est devenu synonyme de récompense divine ! Je te demande pourtant pas grand-chose ! J’ai tout essayé, alors toi, dis-moi qu’est-ce que je dois faire ? Mais qu’est-ce que je dois faire ??

-      

-       Bizarre, je m’attendais à cette réponse ! dis-je ironique.

-       …je t’aime… murmura-t-il misérable

-       Ah non ! C’est trop facile ! Je…je me demande même si tue s sincère ! Je ne comprends pas tu entends ?! Dire « je t’aime », ah ! Désolé mais c’est trop simple, la pitié ne marchera pas, j’y arrive plus, je peux plus…

-       Je te fais donc pitié ? Dans ce cas je vais y aller, et pardon de t’avoir causé tant de problèmes.

Il dit cette phrase sur un ton tellement neutre et dénudé de tout intérêt que je me retins de le gifler. Il se leva calmement, mit son livre et disparut, me laissant planter au milieu de ma chambre. En entendant la porte d’entrée se refermait, je claquai violemment celle de ma chambre. Je donnais de grands coups de pieds dedans et me jetai sur le lit, sans dormir pour autant. A vrai dire je ne dormais pas de la nuit, ni la suivante, ni la suivante, ni la suivante…

            Notre rupture avait été plutôt brutale. Au lycée il avait retrouvé ses airs d’aristocrates et ses lunettes trônaient de nouveau sur son nez. Il avait également retrouvé l’usage de son mp3. Moi je restais avec deux/trois amis, même si la plupart du temps je ne me joignais pas à leur conversation. On se croisait souvent dans les couloirs, en classe j’essayais de l’ignorer, mais sans grand succès… C’était une véritable torture.

             Le temps passa, ça va faire deux ans déjà. Je ne m’en suis jamais vraiment remis à vrai dire. Je n’ai pas touché un seul homme depuis, lui on plus à ma connaissance. En vérité je ne l’ai jamais oublié, il était toujours quelque part, dans un coin de ma tête. Nous sommes en terminale à présent, plus dans la même classe mais nous nous croisons souvent. C’est douloureux. Oui, en fait je crois que je l’aime toujours. Si vous saviez à quel point il me manque depuis cette fameuse rentrée où tout à basculer ! Si vous saviez le nombre de fois où j’ai rêvé que je le retrouvais comme il était avant : moqueur, arrogant, fier… Que des qualités comme vous dites ! Ha ha ! Mais ne vous faîtes pas une mauvaise image de lui : il était aussi doux, sensible et pouvait se montrer compréhensif. Ça aussi ça vous surprend ? Bah, ça ne m’étonne pas. Je suis désolé de vous avoir pris tant de temps, ne m’en voulais pas s’il-vous-plaît. Vous étiez venus dans ce bar pour vous amusez je suppose, pardonnez-moi de vous avoir raconté tous mes malheurs… J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé, sur-ce au revoir mademoiselle (monsieur ^^), et encore pardon.

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